blogs.fr: Blog multimédia 100% facile et gratuit

Mouvement eBENe - Capoeira Angola à Paris

Blog multimédia 100% facile et gratuit

 

BLOGS

Blog dans la catégorie :
Sport

 

Annonce vocale

 




Signaler un contenu illicite

 

Mouvement eBENe - Capoeira Angola à Paris

Histoire

 

 



Rien à dire, juste à lire et à écouter!...


Merci à Serge Bilé.




clickez sur :



 

Un rêve...

 

 

Le peuple du blues (LeRoiJones)

 

 


Esclave importé d'Afrique, objet brusquement plongé dans une société puritaine et rationaliste, le Noir n'a pas d'âme aux yeux des meilleurs chrétiens. Il s'en fait une en la chantant. Les autres arts n'ont pas survécu à la déportation. Mais la musique renaît d'elle-même, infati­gablement. Et, de la mélopée qui couvre les champs de coton aux trompettes les plus célèbres de Harlem, ses rythmes successifs racontent l'histoire du peuple noir aux Etats-Unis.

Le peuple du blues est un témoignage et un essai. C'est le premier livre sur le jazz d'un écrivain noir qui fut hier l'un des dandys les plus en vue de Greenwich Village et qui est, par la plume et l'action, profondément engagé dans la révolution noire. Au-delà de cette étude musicologique, ce livre permet de comprendre des subtilités de la capoeira traditionnelle et de son évolution actuelle.

 

Programme du BPP

 

Kathleen Neal Cleaver

 

Le programme en dix points du

 

Black Panther Party for Self-Defense

 

 

1. Nous voulons la liberté. Nous voulons le pouvoir de déter­miner la destinée de notre communauté noire.

 

Nous croyons que le peuple noir ne sera pas libre tant qu'il ne pourra pas déterminer sa destinée.

 

 

2. Nous voulons le plein emploi pour notre peuple.

 

Nous pensons que le gouvernement fédéral est responsable et obligé de donner à chaque homme un emploi ou un revenu garanti. Nous pensons que si l'homme d'affaires blanc ne per­met pas le plein emploi, alors les moyens de production devront lui être retirés et confiés à la communauté afin que le peuple puisse s'organiser, employer tout le monde et permettre de meilleures conditions de vie.

 

 

3. Nous voulons que cesse le pillage de la communauté noire, ­par les Blancs.

 

Nous croyons que ce gouvernement raciste nous a volés et aujourd'hui nous demandons ce qui nous est dû, quarante acres et deux mules. Quarante acres et deux mules, c'est ce qu'on nous a promis il y a cent ans, en réparation pour le travail des esclaves et le meurtre massif du peuple noir. Nous accepterons un paiement en argent, qui sera distribué à nos nombreuses communautés. Les Allemands aident aujourd'hui les Juifs en Israël. Les Allemands ont assassiné six millions de Juifs. L’Amérique a pris part dans l'assassinat de plus de cinquante millions de Noirs; c'est donc une modeste requête que nous faisons.

 

 

4. Nous voulons des logements décents conçus pour abriter, des êtres humains.

 

Nous croyons que si le propriétaire blanc ne donne pas de logements décents à notre communauté noire, alors les logements et la terre doivent devenir des coopératives pour que notre communauté, avec l'aide du gouvernement, puisse construire des logements décents pour les siens.

 

 

5. Nous voulons l'éducation de notre peuple, un enseigne­ment qui nous apprenne la véritable nature de la société américaine décadente. Nous voulons un enseignement qui nous apprenne notre véritable histoire et notre rôle dans la société d'aujourd'hui.

 

Nous croyons en un système éducatif qui donne à notre peuple une connaissance de soi. Si un homme ne sait rien de lui même ni de sa position dans la société et dans le monde, il n'a que peu de chance de se lier à autre chose.

 

 

6. Nous voulons que tous les Noirs soient exemptés du ser­vice militaire.

 

Nous croyons que les Noirs ne devraient pas être forcés de se battre pour un gouvernement raciste qui ne nous défend pas. Nous ne nous battrons pas contre d'autres peuples de couleur qui, comme les Noirs, sont les victimes du gouvernement raciste de l'Amérique blanche. Nous nous défendrons contre la force et la violence de la police et de l'armée racistes, par tous les moyens nécessaires.

 

 

7. Nous voulons la fin immédiate de la BRUTALITÉ POLICIÈRE et du MEURTRE des Noirs.

 

Nous croyons que nous pouvons mettre fin à la brutalité policière dans la communauté noire en organisant des groupes d'autodéfense dédiés à la défense de la communauté noire contre l'oppression et la brutalité de la police raciste. Le second amendement de la Constitution des États-Unis donne le droit de porter des armes. Nous pensons donc que tous les Noirs devraient s'armer pour l'autodéfense.

 

 

8. Nous voulons la liberté pour tous les hommes noirs détenus dans les prisons fédérales, d'État, de comté et municipales.

 

Nous croyons que tous les prisonniers noirs devraient être libérés des nombreuses prisons car ils n'ont pas reçu de pro­cès juste et impartial.

 

 

9. Nous voulons que tous les Noirs, lorsqu'ils comparaissent devant un tribunal, soient jugés par un jury composé de leurs pairs, ou par des gens issus de la communauté noire, comme le stipule la Constitution des États-Unis.

 

Nous croyons que les tribunaux devraient suivre la Con­stitution des États-Unis pour que les Noirs puissent recevoir des procès justes. Le quatorzième amendement de la Consti­tution américaine donne à chaque homme le droit d'être jugé par un jury composé de ses pairs. Un pair est une personne qui a des origines économiques, sociales, religieuses, géogra­phiques, environnementales, historiques et raciales similaires à celles de l'accusé. Pour cela, le tribunal devra choisir un jury de la communauté noire dont est originaire l'accusé. Nous avons été, et sommes toujours jugés par des jurés blancs qui n'ont aucune compréhension de la communauté noire et de ce qu'il se passe dans l'esprit de l'homme noir moyen.

 

 

10. Nous voulons de la terre, du pain, des logements, un enseignement, de quoi nous vêtir, la justice et la paix (et comme principal objectif politique: un plébiscite supervisé par l'Organisation des Nations unies, se déroulant dans la colonie noire et auquel ne pourront participer que des sujets noirs colonisés afin de déterminer la volonté du peuple noir quant à sa destinée nationale).

 

Le programme du BPP sera réactualisé en 1972.

 

Réparations... élargissons le débat!!!

 

Livre excellent... à lire d'urgence si ce n'est pas déjà fait!!!

Livre excellent... à lire d'urgence si ce n'est pas déjà fait!!!
Livre excellent... à lire d'urgence si ce n'est pas déjà fait!!! 

« En droit, « tout crime exige réparation ». Or, voici que, selon le Par­lement, l'imprescriptibilité de ce crime contre l'humanité n'implique pas l'obligation juridique de réparation, mais un devoir moral de mémoire. En chargeant le tribunal de la conscience de ce qui relève du prétoire, d'une seule pirouette le législateur a condamné pour la galerie ce qu'il absolvait par la loi. Devons-nous nous en tenir à jamais à la forte parole de Tocqueville lors de l'abolition de 1848 : « Si les nègres ont le droit de devenir libres, il est incontestable que les colons ont droit à ne pas être ruinés par la liberté des nègres» ?

Que le sérieux advienne. L'imprescriptibilité exige la réponse à trois questions, et à trois seules, une fois le crime défini :

 

 

 

 

 

 

Que doit-on réparer?

 

 

 

 

 

 

Qui doit réparer?

 

 

 

 

 

 

Comment réparer?

 

 

 

 

 

 

On doit réparer tout ce qui, dans le crime en question, est juridique­ment pondérable, mesurable, quantifiable.

 

Non la valeur infinie des vies interrompues. Non l'immensité inénar­rable de la tragédie sur la vastitude du sol africain, tout le long de l'in­terminable traversée de l'océan, sur chaque pied et chaque coudée des mouroirs insulaires et continentaux. Non la sauvagerie au quotidien. Non l'asservissement sexuel. Le vécu viscéral, existentiel, psychique, charnel de cette tragédie déborde la grammaire du droit et n'est aujour­d'hui pondérable que dans le trouble effaré et muet des consciences.

Sont quantifiables les heures et les jours, les mois et les années, les décennies et les siècles d'esclavage. Quantifiable en terres d'esclavage l'écart en nombre d'années entre l'espérance moyenne de vie des colons esclavagistes, d'une part, des esclaves, d'autre part. Pondérable la quantité de travail fournie par l'esclave. Mesurable la part (la part ?) qui lui revient du « miracle économique» de l'industrie sucrière et de quelques autres. À combien la journée de travail sera-t-elle chiffrée? Combien de millions d'esclaves? Combien de journées ouvrables pour l'esclave dans l'année? Combien d'années volées? Tout cela fait combien de millions de journées, une fois additionnées les durées de vie de chaque esclave avant de mourir d'épuisement ou sous les coups ou les châtiments les plus cruels? Et si l'espérance de vie des esclaves est brutalement inférieure à celle des colons et des petits Blancs, chiffrera-t-on les années volées, celles qui témoignent le plus fort de la nature indiscutablement génocidaire de toute l'entreprise, au même prix que les années de labeur? L'État, qui choyait les compagnies négrières, versait au négrier une prime par tête de nègre - la prime devait atteindre sa valeur maximale aux années glorieuses du début de la Révolution: ça fait combien toutes ces primes, du début à la fin de l'infâme commerce? Quantifiables, les bouleversements des économies intra-africaines, dont la traite de signe chrétien (il ne sera pas question ici de la traite de signe musulman, aussi féroce, aussi brutale, aussi massive que celle qui nous occupe) est responsable. Combien, ces bouleversements?

Toutes ces données sont quantifiables. Il faut et il suffit que des his­toriens de l'économie nourrissent de données leurs ordinateurs. Qui cra­cheront des chiffres. Dont la monstruosité des plus hauts épouvantera. Dont la minceur des plus bas sera néanmoins révoltante. Au beau milieu de cette fourchette, le chiffre moyen, cruellement spectaculaire, apparaî­tra comme l'approximation la moins aberrante du vrai. Qu'on s'y tienne. Que le droit s'en empare. Et qu'il impose réparation à sa hau­teur, sachant qu'il ne gommera pas pour autant la crapulerie de ce géno­cide utilitariste, dont les descendants actuels et à venir des victimes gar­deront inentamé le droit (parce qu'ils l'ont) d'en gérer la mémoire comme bon leur semblera... ou comme ils pourront. On n'aura quantifié que le quantifiable, pondéré que le pondérable. Et on aura fourni au droit les données économiques dont il a besoin pour s'imposer avec force. Il suffit de vouloir et de faire savoir qu'on veut à qui doit réparer.

 

Qui doit réparer? Les nations de chrétienté, à la mesure exacte des légitimations qu'elles ont produites de ce commerce et de cette lente extermination génocidaire. À la mesure exacte des débordements de ces légitimations qu'elles ont tolérés, qu'elles n'ont pas poursuivis, dont elles se sont charitablement arrangées. Personne n'aura le front d'invo­quer là contre une prescription quelconque résultant « logiquement» d'un changement de régime et de code, opérant une rupture totale avec un passé historique. Le crime dont nous parlons est imprescriptible. Si l'État y est impliqué, cette imprescriptibilité suppose, c'est une évidence, sa continuité.

Parlons France. Révolution, empires, restaurations, une quasi-demi­ douzaine de républiques ou une petite paire, la continuité de l'État est, chez nous, un principe administratif, théorique, juridique, culturel incontournable, dont les incidences sont de tous les jours et de tous les instants. Dans cette continuité la Ve République évoque les fastes de l'histoire de France, s'émeut du baptême de Clovis, célèbre le fantas­tique allant du juridisme de Colbert et la belle rigueur du Code Napo­léon. Le très chrétien Code noir naît avec Colbert, triomphe sous la Révolution et périclite avec elle, renaît avec Bonaparte, expire aux auro­res de la Il' République. Belle continuité de l'État! Et cet État cherche­rait, à grands frais d'avocats, ailleurs qu'en lui-même le criminel de ce crime contre l'humanité? Ailleurs qu'en lui-même l'assassin devant réparation? Irait-il, pour se dédouaner, fouiller dans les archives, fureter dans les livres de comptes des armateurs, des colons, des négriers, des moines, des archevêques, des békés, de tous ces parfaits serviteurs de sa politique de mort, et poursuivre leurs descendants, même ceux des pré­1ats et des moines?

 

 

 

 

 

Comment réparer? Restons en France, bien que l'argumentaire développé vaille pour chacune des nations de chrétienté et des États qui les trament ayant participé à ce crime contre l'humanité.

Reprenons cet article 5 de la proposition de loi Taubira, qui tomba à 1a poubelle de l'histoire - c'est le cas de le dire - dès l'analyse du texte en commission des lois, sans même franchir le seuil de l'hémicycle. Que disait-il ?

« Il est instauré un comité de personnalités qualifiées chargées de déterminer le préjudice subi et d'examiner les conditions de réparation due au titre de ce crime. Les compétences et les missions de ce comité seront fixées par décret du Conseil d'État. »

Que pourrait-il jumeler, ce comité, à titre de « réparation due », au désastre pluriséculaire et intercontinental, même abstraction faite de l’intensité du négoce avant codification franche et royale en 1685 et de sa continuation républicaine et chafouine après l848? La rémission de la dette de tel et tel pays africains ci-devant razziés pour faire pousser la canne à sucre et le coton français? La restitution à Haïti des 150 millions d’or dont la France républicaine aussi bien qu'impériale lui exigea le paiement en dédommagement de sa perte ? La levée de l'obstacle financier aux projets indépendantistes antillais? La correction des inégalités scandaleuses, abyssales sur les « terres d’esclavage » entre les fortunes des héritiers des colons et les gagne-pain des descendants d'esclaves? La constitution d’un fonds de solidarité géré par l'ONU, destiné au dévelop­pement, l’éducation et la santé des groupes de populations civiles des­cendant d’esclaves déportés ? Tout cela à la fois, sans préjuger de tant d’autres projets que suggéraient à coup sûr les ayants droit, si le comité daignait, la moindre des choses, demander leur avis? Le comité aurait de quoi faire et l’Etat devrait favoriser le débat, qui déborderait évidemment le cercle des «personnalités qualifiées» dont il devrait seconder les efforts et s'approprier les décisions, Aussi simple que cela.

Dire, comme la ministre de la Justice en plein Parlement, que « le gouvernement ne pouvait se situer dans une perspective d'indem­nisation, qui, en pratique, serait impossible à organiser» (JO, Débats, 19 février 1999, p, 1659), souhaiter, comme le secrétaire d'État à l'Outre­mer, qu'on ne parlât plus de réparations parce que « l’indemnisation et la réparation posent des problèmes très complexes », (Jo, ibid., p. 1664), c'est insulter, du haut du gouvernement, chacun des ayants droit tout en se moquant de l'État, qualifié en plein parlement par deux ministres socialistes d'incapable de pouvoir faire face à la «complexité» d'une urgence juridique criante.

 

 

           Saluons donc pour finir, de M. de Tocqueville à Mme Guigou et à M. Queyranne, la merveilleuse continuité de l'État républicain. »

 

 

 

Sala-Molins, L., Le Code Noir ou le calvaire de Canaan, Paris, 1987 

 

Minibluff the card game

Hotels